lundi 12 novembre 2012

Une histoire du Moyen-Âge - Chapitre 0

Aujourd'hui, quelque chose de totalement différent. Je vais vous soumettre -à mes risques et périls peut-être- des pans entiers d'un petit univers que, comme tant d'autres, j'ai décrit et développé dans ma jeunesse, en collaboration avec des connaissances, en pensant que c'était génial et très novateur. C'est le moment de savoir si ça l'est vraiment, mais y'a peu de chances en vérité...
Bref. Je commence ce feuilleton par une longue introduction au monde dont, il me semble, un certain Fa vous a déjà entretenu. Il s'agit de ce fameux monde-qui-n'existe-pas, aussi appelé Elegloaï par certains elfes en collants bleus, où, contre toute attente, "le danger est inhumain" (cherchez pas, c'est pas moi qui le dis). C'est long -quoiqu'abrégé- mais cela me semble nécessaire et suffisant pour apprécier la suite qui, je l'espère, sera moins ch...     
...Disons, charivaresque.
Pour tout vous dire, j'ai en horreur ces romans de fantasy qui se complaisent dans des complexités à vous donner des migraines, venant souvent d'un auteur qui veut montrer qu'il en a dans le crâne (de l'eau). Certes, ceci est relativement compliqué, mais ce n'est pas de la fantasy. Que j'aime être hypocrite...

Au début des temps, ou, devrait-on dire, de notre ère, étaient les Crabouliques. Ils côtoyaient des créatures étranges qui avaient nom Mathoeufs, civilisation jadis des plus puissantes, mais souffrant d'un déclin insidieux à l'issue des guerres démesurées et absurdes qu'ils avaient menées contre les Louffers, l'espèce frère et néanmoins ennemie. Les Mathoeufs, donc, transmirent une part de leur savoir aux Crabouliques, qui commençaient juste à s'extraire de leur errance d'animaux sans but (pour s'acheminer, diront certains, vers une errance d'animaux politiques). Rapidement la technique progressa, et en quelques siècles à peine ils purent manier les génomes à leur gré et modeler leur matrice comme une pâte flexible.
La chute, en les terres du Nova, de créatures célestes non moins étranges et pragmatiques, causa un vif tourment en pleine période d'essor. Les uns se mirent à dénommer Doks les nouveaux venus, l'infâmante appellation qui les désignait en bêtes. Doks et Crabouliques, de fait, ne purent se supporter longtemps, les premiers voulant former un Etat que les seconds repoussaient. Les interminables Guerres Novaïques, qui s'ensuivirent, donnèrent raison aux premiers.
Vexés, les Crabouliques se réfugièrent alors dans une recherche effrenée et folle, qui allait par la suite recommencer à plusieurs reprises. Durant cette période, se sachant mortels, ils cherchèrent à se forger leurs propres héritiers, partant de gènes de lapin, de bêtes diverses ainsi que des leurs: ainsi naquirent, sur les paillasses, les Ohms (ou Hommes par commodité): hommes-singes, hommes-rats, hommes-chats et divers hommes-oiseaux naquirent durant la Ière Folie; et dans les suivantes, hommes-crapauds, hommes-cochons, et tant d'autres supposés disparus tels qu'hommes-écrevisses, hommes-éponges, hommes-ophiures et hommes-citrons.
Les jeunes espèces firent vite état de leur capacité à penser et agir, et on assista à la naissance d'une pensée humaine indépendante et libre, rapidement théorisée et synthétisée par l'élite des ohms en la cité de Knekniff. Ce bien que certains, qu'on prit plus tard à appeler ELFs (Etres Lents et Fades), vécurent dans une complète admiration pour leurs pères et maîtres, certains allant jusqu'à piètrement reproduire leurs gestes en laboratoire, expérimentant ce coup-ci sur les mollusques; Fênes et Limaces Géantes naquirent ainsi. Pendant tout ce temps, les Ohms n'en servaient pas moins d'ouvriers ou de valets, et, bien souvent, de chair à canon, toutes les fois que les Crabouliques entraient en guerre contre les Doks (ce qui arrivait assez souvent).
Lorsque les Ohms entreprirent de se défaire du joug Craboulique -cela se fit très progressivement, encore qu'assez vite en Protomart, la région qui nous intéresse- le Fondor, un vaste continent dévolu à l'exploitation fruitière, au nord du Protomart, s'institua, comme tant d'autres en son temps, grand chef permanent de la révolution, ce que ses supposés vassaux ne cherchèrent jamais à contester, étant donné les avantages que cela représentait. Le roi Louis-Nicéphore, institué par le Norvsky voisin, ayant trouvé là une considérable réserve de richesses laissée par les Crabouliques en fuite, se mit en effet en devoir de financer les Etats nouveaux qui lui étaient alliés; à l'exception de ceux du Nord du continent Fondorien, durement réprimés pour avoir voulu contester l'autorité nouvelle peu après la révolution, et tenus depuis par serment de participer à la défense nationale en cas d'attaque, ainsi que de payer une dîme.
Vous avez sur cette mappemonde: en vert le domaine d'influence du sieur Fa, en bleu le Protomart et en rouge le Neomart, ensemble continental dont je traiterai peut-être ultérieurement si ce feuilleton a du succès. Le Fondor est la péninsule en forme de pancréas qui dépasse du grand continent au Nord. C'est une bonne grosse planète dont la circonférence à l'équateur est de 65000 km environ.
Plus tard, les Crabouliques et leurs ennemis héréditaires, à nouveau en guerre, signèrent la fin définitive de leurs empires respectifs en déchargeant d'un coup l'un sur l'autre leurs stocks d'armes nucléaires. Morcellés jusqu'à l'infinitésimal, les lambeaux d'empire ne purent survivre, et il n'en subsista plus que quelques fragments épars retirés dans les régions les plus inhospitalières. Les structures moindres des petits Etats formés par les Ohms eurent moins de mal, bien qu'ils durent souffrir atrocement avant de pouvoir fonder un monde nouveau sur les cendres.
Le temps passait, le ciel toujours encombré de poussières, la température baissant, mais le Fondor demeurait un empire puissant et riche qui poursuivait son financement des premiers temps, les royaumes du Nord bien inféodés pour les principaux. Le pouvoir passa bientôt aux Limaces et à la lignée des Larve. Mais le trésor des Crabouliques touchait à sa fin, et des choses peu agréables se produiraient le jour où le dernier denier s'évaporerait...
A suivre



4 commentaires:

  1. Tout ça est fort bien, mais à quoi fait référence la référence aux migraineuses fantaisy? La fantasy est généralement très simple, calibrée, de façon à proposer à des ados différents rejetés par la société une évasion vers un monde magique paillettes fées.
    Si c'est par rapport à Tolkien, la complexité n'est pas là une fin en soi ce qui serait crapuleux mais la construction minutieuse d'un véritable univers ce qui est le meilleur espoir de mondes échoués de la sorte dans le néant.
    Si les Doks sont ce que je crois, donc s'ils sont dotés d'un bec, alors ils ont fait du chemin. J'espère qu'ils n'ont pas évolué, ce qui serait un comble. Après tout ils sont nés de cerveaux humains et ne disposent pas du leur propre et étroit.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Désolé. Je crois avoir fait un amalgame de tout ce que j'abhorre en littérature, à savoir fantasy, polar et polar; ou bien, ce qui me semble plus probable, je faisais ici référence à de strictes complexités matérielles, autrement dit par l'intrigue et le nombre des protagonistes, qui se substituent aux estimables complexités dans la psychologie des personnages (domaine où je suis moi-même un manche) ou dans la symbolique (où je pense me débrouiller).
      Quant aux Doks, oui, ils sont ce que vous pensez, et ils sont restés les mêmes; mais leur idée a jailli dans un cerveau qui n'est ni le mien ni consentant à transmettre. Dok est un nom de substitution qui n'a d'autre but que celui bassement matériel de m'éviter certains ennuis.

      Supprimer
    2. Oh whaou, je lirai sûrement ça après avoir terminé ma dissert' de philo...

      Supprimer
  2. Gut, gut, Wunderbar!
    La première approche vaseuse que j'ai faite sur mon continent d'Elegloaï, je pense la supprimer, et repartir, à votre exemple, cher Tripoda, sur de bonnes bases. Intéressés, vous pourrez lire bientôt quels furent les fondements du groupe continental le plus abscons qui soit en ce monde, l' Albiniaqjzè, comme les bermistes le nomment.

    RépondreSupprimer

Je vous écoute.